Jean-Pascal van Ypersele climatologue belge de renommée internationale a pris position contre l’idée d’agrandir le ring de Bruxelles, pourquoi pas aussi contre le contournement Ouest de BL’A ?
Il n’est jamais trop tard!
Ils étudient chaque jour l’ampleur de la catastrophe climatique, ils font face constamment à son déni. La charge émotionnelle des climatologues est un non-dit pesant.
Lire l’article complet : Cécile Berthaud, Journaliste, L’Echo 10 septembre 2018
EXTRAITS:
« Une pensée et un masque, assez répandus chez les scientifiques de l’environnement. Pour ne pas décourager ou démobiliser les autres, ils préfèrent taire leurs pensées profondes. Et, partant, les émotions qui vont avec. Jean-Pascal van Ypersele, qui a été vice-président du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), donne 100 conférences par an et quantité d’interviews. « Je suis d’un naturel plutôt optimiste, donc je continue à passer beaucoup de temps à alerter, à expliquer, à informer des possibilités d’agir. Je ne supporte pas la question ‘Est-il trop tard pour agir?’ Il n’est jamais trop tard! Même si on a perdu des décennies dans l’action climatique. Même si on la commence aujourd’hui ou demain matin, ça permettra au moins d’éviter le pire« , assène-t-il.
Les plus fins observateurs remarqueront que son discours se fait plus incisif ces derniers temps: on devrait se sentir « en guerre, ou engagés dans une course pour la vie », il a publiquement critiqué l’idée d’élargir le Ring de Bruxelles, il conclut ou commence ses présentations par « il n’y a pas de planète B« , etc. Si, dans notre long entretien, le climatologue belge gardait son calme habituel, sourdait toutefois par vagues une exaspération tangible. « Depuis tout ce temps, on n’a rien fait de substantiel. C’est ça qui est extraordinairement frustrant. Oui, la prise de conscience du danger climatique a augmenté, et sans cela on serait peut-être dans une situation encore pire. Mais c’est une consolation bien maigre. On entend qu’il faut réduire les émissions de CO2. Mais il faut comprendre, vraiment comprendre, que le problème c’est l’accumulation de CO2 dans l’atmosphère. Et qu’il ne s’agit pas de diviser les émissions par quatre, il s’agit de stopper totalement les émissions de CO2. Évidemment, ce n’est pas facile et donc on peut comprendre que ça n’évolue pas rapidement. Mais on n’a pas fait grand-chose pour prendre le problème à bras-le-corps.
Je suis de plus en plus convaincu que ce problème menace l’habitabilité de la seule planète du système solaire qui soit habitable. On est littéralement en train de scier la branche sur laquelle on est assis. Et on ne peut pas dire que ce soit au cœur des débats politiques, citoyens, des enjeux entrepreneuriaux. Que cela devienne, s’il vous plaît, un enjeu politique majeur. Pas le seul, mais un des enjeux principaux. Si ce débat reste cantonné au sein d’Ecolo et de Groen, c’est une catastrophe », nous dit-il. «